Balade à FLORESSAS : le Bourg

Autres nom du village tels qu'orthographiés sur divers documents anciens :

Floressac, Flouressac, Flourensac, Florensas, Florenzano, Floressano, Florenzanis...

Ainsi que rappelé dans le préambule, l'image d'un bien pris depuis la voie publique est un droit reconnu depuis l'arrêt n° 516, pourvoi 02-10450, de la Cour de Cassation du 7 mai 2004, réunie en Assemblée Plénière, faisant jurisprudence. 

Un village de contraste

Floressas est un village de contraste : un immense château du XIVe, en partie détruit, et maintes fois remanié, des espaces verts et des placettes, alternent avec des groupes de bâtisses serrées les unes contre les autres autour de ruelles étroites.

En observant le plan cadastral (cf. document ci-après) on distingue deux parties pouvant être interprétées comme étant les traces de deux anciennes murailles de fortification, l'une autour du château, l'autre autour de l'église.


Le château

Légèrement en retrait du bourg, en face la mairie, le château en impose par la démesure de ses deux tours carrées, massives, et de son long bâtiment central : silhouette sévère, dépouillement de l'architecture et rigueur de la forme. 

 

Ce château appartint aux seigneurs de Floressas jusqu'en l'an IV de la République, date à laquelle il fut vendu, à Lauzerte, comme Bien National, puis sans doute en partie détruit, à moins qu'il n'ait été démantelé à ce moment-là. En effet, sur le cadastre "napoléonien" de 1835, ne sont portés que la tour et le donjon.

Floressas Le château sous la neige
Le château sous la neige 2009© Nicolas Forment

On retrouve les traces de ces bouleversements un peu partout : remaniement des murs, fenêtres bouchées ou rajoutées, corps de logis central complètement reconstruit au 19ème (hormis la base encore visible datant du 14ème) etc….

 

Par la suite, une école puis des appartements ont occupés le bâtiment central et les tours.

 

La mairie en est l'actuel propriétaire et a fait aménagé son rez-de-chaussée en grande salle de réunions et d'animations culturelles.

Un petit appartement (locatif) occupe une partie du 1er étage.

 

En 2016, la nouvelle municipalité, en partenariat avec L'UDAP (Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine du Lot), au travers de l'architecte des Bâtiments de France, M. Pierre Sicard, a entrepris de restaurer, les extérieurs du château : pierres nettoyées, pierres taillées, enduits, crépis d'ocre naturel, joints etc... Un long travail et au final un très beau résultat que nous devons à l'architecte, M. P-H Gaillard, ainsi qu'aux artisans des différents corps de métier qui ont procédé à cette restauration.

Crédit photos A-M Uyttenbroeck - Nikon D5500

L'inauguration de ces derniers travaux d'aménagement a eu lieu le 3 septembre 2016 en présence des représentants de l'Etat, la Région et le Département.

Le soir une fête était donnée, avec musique, petits fours et feu d'artifice.

Crédit photo R. Damoiseau - Canon EOS 1100D

La seconde moitié du XXème siècle, éprise de modernisme et d'hygiène a rasé quelques vieilles maisons, masures et autres "boutges" insalubres du centre bourg pour y créer la place dite "de l'église", où la fête votive de la St Martin, a longtemps réuni chaque année, (d'abord le 11 novembre, une fois la vendange dans les cuves, puis au mois d'août, après l'armistice) habitants, familles, amis, voisins et vacanciers autour d'un bon repas agréablement arrosé par les exceptionnels vins de Floressas, que nos viticulteurs fournissaient gracieusement !

Depuis quelques années cette fête s'est déplacée sur le parvis du château (ou à l'intérieur de celui-ci, s'il pleut) et rencontre toujours le même succès !

D'autres festivités ont lieu désormais sur le parvis (Vide-greniers, soirée gourmande, concert...)

Crédits photos John McMahon


Maisons et placettes

Le bourg de Floressas se composent de deux parties assez distinctes (cf. documents ci-après) 

Sur la partie la plus ancienne de Floressas, places et placettes, rues et ruelles, maisons fleuries, jardins, puis, murets, statues religieuses (dont un Christ dit "Ecce Homo") se regroupent autour de l'église et de la mairie.

Sur l’emplacement de ce qui fut la "basse cour" du Château (ne pas confondre avec un poulailler  ^_~) on trouve un autre groupe de maisons. Elles ont été construites plus récemment (19e et 20e)


L'église

L'église actuelle, a été reconstruite en 1752, et terminée en 1762.

 

Depuis, seules des réparations d'entretien y ont été effectuées.

Néanmoins, il est probable que l'actuelle église ait été bâtie sur les fondations d'une église plus ancienne, qui pourrait dater du 14ème siècle. En effet, on note, à la base des murs extérieurs sud, des moellons de calcaire dont la taille et l'assemblage particuliers caractérisent cette époque. De plus la présence, dans l'abside, de part et d'autre du maître autel, de deux portes de "placard", en arc-brisé, semblent confirmer cette hypothèse.

C'est l'inventaire architectural et mobilier (maisons du Moyen-âge) entrepris par les services du Conseil Général et par la D.R.A.C.de Midi-Pyrénées (service régional de l'inventaire) depuis mars 2005 qui a permis ce recensement.

Floressas : église
Floressas : l'église, et son clocher atypique

On peut lire dans la monographie de Floressas (1914)

écrite par l'abbé Relhié

"L'église n'a aucun ornement extérieur. Autrefois, avant 1789, on pouvait voir sur le mur à deux mètres cinquante au-dessus du sol, ce qu'on appelle la litre (ou listre). La litre était une ceinture noire empreinte sur la muraille de l'église après la mort du Seigneur pour honorer sa mémoire. Le temps du deuil une fois écoulé, on badigeonnait la litre en blanc. 

Le Seigneur Marquis de FLORESSAS avait droit à la litre en sa qualité de Haut Justicier. "

On voit la trace de la litre sur l'église de FLORESSAS un peu partout mais c'est surtout du côté Est qu'elle est bien conservée [...]

Floressas choeur égise
Le choeur et le baldaquin -photo G. Séraphin

[..] La partie la plus curieuse de l'église est le baldaquin qui surmonte le maître autel.

Deux colonnes de marbre rouge d'ordre corinthien, placées de chaque côté de l'autel, soutiennent le baldaquin formé de quatre pièces de bois sculptés et dorés se joignant dans une grande couronne surmontée d'une croix.

Quatre anges, sculptés dans les montants en bois du baldaquin tiennent dans leurs mains des guirlandes de feuillage et de roses. Le chapiteau des colonnes est en bois sculpté et doré

L'architrave est en bois doré. La frise en marbre rouge, lisse. La corniche en bois doré.  

 

Texte complet à télécharger dans "DOCUMENTS"

En 1979, les services préfectoraux de l'environnement, du tourisme et de la culture, ont inscrit à "l'inventaire supplémentaire à la liste des objets mobiliers classés", les boiseries intérieures, les confessionnaux, le retable du Maître Autel et deux Christs en bois dont un Christ de procession (actuellement introuvables !).

L'ostensoir en fer blanc

Il est à noter que dans une des chapelles latérales se trouve une "curiosité" : un ostensoir en fer blanc de facture rustique ce qu'avait noté non sans curiosité un des membres du Conseil Général chargé de l'inventaire en 2005.

Or la tradition veut que les ostensoirs en tant qu'objets liturgiques de l’église catholique romaine et contenant l'hostie consacrée soit fait d'un matériau noble et pur (tel l'or).

Ce fait l'intrigua beaucoup et il en conclut que cet ostensoir avait dû être fabriqué pendant la révolution par un prêtre réfractaire. 

 

En examinant de plus près l'objet, nous découvrîmes, un papier jauni, fait de feuillets découpés dans un cahier d'écolier et recouvert d'une écriture régulière et penchée !.... La signature nous en révéla l’auteur : Francis Maratuech et la date ainsi que le lieu où fut écrit ce poème, ou ce récit  : Perpignan, 25 juin 1906 

L'histoire est étrange et mérite que je la raconte ici :

Pendant la révolution, le prêtre réfractaire de la paroisse de Sermet (commune de Villefranche-de-Périgord) célébrait la messe dans une grotte ou un souterrain sous le château (qui fut bâti à l'emplacement d'un ancien repaire noble). Lors de la fête Dieu, la procession fut surprise par les "Bleus" ! Des coups de feu furent tirés.

L'enfant de chœur sauva l'ostensoir de fer blanc, sur lequel on peut voir encore le trou ou la marque laissée par une balle

Francis Maratuech n'était rien moins, d’après le récit, que le petite-fils de cet enfant de chœur !

Et l'Ostensoir demeura alors dans la famille Maratuech, dans une vitrine du château de Ferrières (tout proche de Floressas), la résidence familiale dans le Lot.

Cet Ostensoir dont Maratuech écrit l'histoire fut apparemment donné à l'église de Floressas, peut-être lors de la vente du château ?

 

La copie intégrale de ce document (format PDF) peut être téléchargée au bas de cette page.


Le presbytère

A quelques pas de l'église, une autre bâtisse mérite quelque attention. Il s'agit de l'ancien presbytère.

C'est désormais un bien privé : il a été vendu par la mairie en 2009 à un particulier, puis revendu en 2013.

Dessin de Ruth Oliver
Dessin de Ruth Oliver
Printemps 2016, le cerisier du presbytère (avec l'aimable autorisation des actuels propriétaires)
Printemps 2016, le cerisier du presbytère (avec l'aimable autorisation des actuels propriétaires)

On peut lire dans la monographie de Floressas (1914)  

" Sur le cadastre de 1670, le presbytère est ainsi mentionné dans l'article premier 

« Biens sacrés : ... jardin boutge partie de la caminade »

Le mot boutge signifie maison à une petite fenêtre. 

Cette caminade était située sur le même emplacement que le presbytère actuel.

[...]

Vers 1860, Monsieur BRUSTEAU étant curé, On remania le presbytère. La porte d'entrée qui était du côté sud fut changée et placée du côté Est où elle est actuellement.

C'est à cette époque que fut construite la terrasse du côté Est."

 

Texte complet à télécharger dans les "DOCUMENTS"

 

Le presbytère, ancien bien privé communal a été vendu à un particulier en 2009.


La mairie

Ancienne école publique, la mairie a été rénovée en 2007/2008. Sa rénovation a été entreprise sous le mandat de M-C LIGER, et inaugurée sous le mandat de Nicolas FROMENT en 2008.

Un appartement locatif a été aménagé à l'étage

Contact :

Mairie : le Bourg 46700 FLORESSAS 

Tél. : 05 65 31 94 43

Mail : mairie.floressas@orange.fr

Site web : www.floressas.fr

 

La mairie est ouverte au public le lundi et le mercredi après-midi de 14h00 à 17h00.


Le monument aux morts

Le monument aux morts de Floressas, comme la plupart des monuments de ce type sur le territoire français a été édifié après la "Grande Guerre" de 1914-1918.

La plaque d'origine était tournée vers la route (D 44), ce qui présentait un danger lors des cérémonies.

La municipalité précédente a donc ajouté une nouvelle plaque, côté place et mairie.

 

S'appuyant sur l'esprit de la loi du 25 octobre 1919, un usage concernant la mention d'un nom sur le "Monument aux morts" s'est imposé, depuis la Première Guerre mondiale, comme référence : l'inscription d'un nom se justifie pleinement lorsque le défunt, décédé au cours d'une guerre ou d'opérations assimilées à des campagnes de guerre, est titulaire de la mention "Mort pour la France", et est né ou domicilié légalement en dernier lieu dans la commune considérée.

Les noms des " morts pour la France " des conflits postérieurs y étant alors simplement ajoutés. (sources  : Ministère de la Défense)

 A l'origine, la fonction de ces édifices a été de rassembler la population autour du souvenir de ceux qui ne reviendront plus vivre dans la cité, faisant ainsi participer la commune au travail de deuil des familles. Par ailleurs, graver les noms des morts revenait à donner à ceux-ci un peu de gloire et de "consistance"... et empêchait qu'ils ne tombent dans l'oubli.


A Floressas, et jusqu'à présent cette fonction a perduré.


Cartes postales anciennes

Quelques cartes postales ont été retrouvées dans les placards et archives de la mairie, d'autres sur des livres, ou dans des greniers...

Toute nouvelle carte (ou photo ancienne) sera la bienvenue ! Merci


Documents à télécharger

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Extrait de la Monographie de FLORESSAS : L'EGLISE
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L'ostensoir - texte manuscrit de Francis Maratuech 1906
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Extrait de la Monographie de FLORESSAS : le presbytère
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Carte : Le Bourg
Carte commune_le bourg.pdf
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