Nature & Paysages - Petit patrimoine : les Murets

Ce réseau de murets, laissé à l'abandon, délimitait également les chemins, reliant entre eux villages, maisons, granges, chemins, prés, vignes, et points d’eau…

Les hauteurs sont très variables, allant 60 à 70 cm et pouvant aller jusqu'à plus d'un mètre,  les largeurs les plus courantes restent en dessous du mètre.

Après la Guerre de 1914/18, on ne reconstruisit pas ces murets. On a entretenu parfois ceux qui existaient.

Mais rapidement l’usage du fil de fer barbelé s'est généralisé et à partir des années 1950, l’arrivée du tracteur et celle d’un matériel agricole a entraîné la suppression d'une grande partie des murets.

Crédit photos A-M Uyttenbroeck

Au XVe siècle des actes notariés font état de "paredals" (murailles de caillasse délimitant les terres de causse). Toutefois on rencontrait une grande diversité de clôtures pour délimiter les terres, prés et champs : la pierre n’était donc pas toujours de règle en dehors des parcelles de plateau et des vignes.

Au XIXe, en raison d'essor démographique qui perdura jusque vers 1860, ainsi que de l’accession des petits journaliers au rang de cultivateurs, il y eut un accroissement de l’espace cultivé aux dépens des friches.

Cette conquête des terres se traduisit par un morcellement agraire. Ce morcellement est encore bien visible non seulement sur les feuilles des cadastres mais aussi sur le terrain, du fait de la création d’enclos délimités par des murs en pierre sèche.

Aux effets de ce morcellement du sol vinrent s’ajouter les conséquences des transformations agricoles liées à l’essor de l’économie entre 1850 et 1880. Le paysage se modifia ainsi en fonction de l’extension du vignoble.

(Sources : Parc Naturel Régional des Causses du Quercy)

Le muret, en occitan (la paret), est construit par un paredaire.

Les petits propriétaires construisaient eux-mêmes leurs murets, mais ils pouvaient aussi s'engager "à la journée" pour participer avec les domestiques et d'autres journaliers à leur construction.. C’est un travail de "crève-la-faim" que l'on effectuait en période creuse, avec parfois pour seul salaire la soupe.

L’outillage se réduit à un marteau et une houe. "On ne taille pas la pierre, on la casse. Le cordeau n’est utilisé que pour les vignes et les alentours des maisons. Ailleurs, on utilise des guindèls, pierres dressées environ tous les 20 mètres (du verbe guindar, regarder d’un œil pour vérifier l’alignement)" (Sources : Parc Naturel Régional des Causses du Quercy) 

Si vous désirez restaurer ou reconstruire vous-même un de ces murets, vous pouvez apprendre lors des « journées murets » du Parc naturel régional ou bien avec des associations. 

Parc naturel régional des Causses du Quercy

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