De bonne heure, FLORESSAS fut une communauté consulaire à l'exemple d'Orgueil, sa voisine.
Nous n'avons pas la liste complète des anciens consuls de FLORESSAS : seuls quelques noms ont pu être glanés çà et là.
Les Consuls avaient le droit de faire respecter leurs règlements intérieurs par des condamnation à l'amende, à la prison et aux arrêts ; ils pouvaient même faire emprisonner un criminel en attendant qu'il fût décidé devant quelle juridiction le coupable devait comparaître.
Ils avaient pour devoir de répartir la taille et de faire rentrer les fonds, aussi cette charge honorable était repoussée : dans les actes des communautés voisines, comme à Ségos et à Sérignac, les consuls nommés, s'excusent de ne pouvoir remplir la charge imposée, à cause de leur état de santé.
Les consuls devaient veiller aux intérêts de la communauté et les défendre. Ils savaient le faire à l'occasion :
Délibération de la Communauté de FLORESSAS :
Objet : il s'agit de prendre des mesures pour empêcher le sieur PELISSIE, négociant à Roufiac, d'innover dans la perception de la dîme et d'exiger une surtaxe.
Faits : Le sieur PELISSIE s'est transporté muni d'une ordonnance de la présente juridiction et accompagné de plusieurs étrangers dans les chais et caves des particuliers et les a taxés arbitrairement. Les menaces en ont effrayé plusieurs qui pris de peur ont payé la taxe exigée.
Il faut que cela finisse. Pareils procédés n'ont jamais plus été employés d'autant plus qu'ils troublent le repos des familles, qui ont un vif intérêt d'écarter de leurs maison des inspections et des visites scandaleuses. Les habitants savent que leur pasteur Mr DE BECAVE ne peut que désavouer par un effet de son zèle pastoral et désintéressé puisé dans les divins préceptes de l'Evangile.
L'ordonnance du tribunal : Au reste le tribunal de FLORESSAS ne peut pas connaître les choses concernant la dîme, c'est du ressort du sénéchal et des juges royaux.
Les habitants de la paroisse de FLORESSAS protestent formellement contre tous ces procédés et pour y mettre fin nomment deux syndics qui seront chargés de poursuivre le sieur PELISSIE et de défendre les intérêts des habitants devant toutes les juridictions.
Autorisation est donnée aux syndics d'emprunter 600 livres pour couvrir les frais.
Sont nommés syndics : FRANÇOIS LAFON et BERTRAND BRUGALIERES.
LOUSSERT / Consul.
Minutes CAZES 4 Novembre 1787"
La communauté de FLORESSAS nommait quatre consuls au XVIIe siècle, deux à la fin du XVIIIe siècle.
Voici le mode d'élection :
Les habitants de la communauté convoqués un dimanche à l'issue de la messe paroissiale ou des vêpres, se réunissaient devant la porte de l'église. les anciens consuls présentaient chacun leur successeur et celui-ci était d'habitude proclamé à l'unanimité par les habitants présents. Un notaire dressait l'acte de délibération, les anciens et les nouveaux consuls le signaient et avec eux tous ceux qui savaient signer.
Etaient consuls en 1666 :
En 1667 :
En 1669 :
Ces derniers présidèrent à la confection du cadastre, en grande partie l'œuvre de Maître GIMBAL notaire royal à FLORESSAS.
En l'année 1670, les consuls convoquèrent les habitants de la paroisse de FLORESSAS, sur la place publique du dit lieu et firent approuver le nouveau cadastre.
Ce cadastre encore bien conservé fait partie des archives de la mairie (actuellement aux archives départementales du Lot NDLR)).
Il contient 516 feuillets tous côtés et paraphés par un commissaire désigné à cet effet.
Etaient consuls en 1753 :
En 1783 :
En 1784, le 10 Janvier, furent nommés consuls pour 1784 ;
Leur âge ne leur permet pas de faire la levée des deniers royaux. Les anciens consuls demandent l'avis de l'assemblée.
L'assemblée révoque l'élection de VIGOUROUX et de VIDAL et nomme à leur place
En 1787 :
Les consuls étaient secondés dans leur tâche par un secrétaire qui s'occupait de la confection des rôles de la taille et tenait à jour le cahier des mutations.
Le secrétaire était nommé par les habitants réunis sur la place publique. Il recevait un traitement pour ses fonctions, il était révocable au gré des habitants comme le prouve la délibération suivante.
1786 : Délibération de la Communautés de FLORESSAS :
"Jean CAMINADE féodiste, habitant du lieu de Récés avait été nommé secrétaire de la communauté par acte du 16... 1781, mais sans mettre en doute sa probité et ses qualités, il n'est pas à la commodité et bienséance de la communauté, car il est très souvent absent.
En outre, il n'a pas de maison à FLORESSAS et il y a beaucoup d'inconvénients à faire traîner le cadastre ou autres documents dans le cabaret où il est obligé de se tenir. Pour parer à tous ces inconvénients, la communauté décide de choisir un secrétaire plus apte à remplir ces fonctions.
A l'unanimité la communauté nomme et institue pour secrétaire de ta dite communauté et des Consuls d'icelle le sieur PIERRE LATHEZE, bourgeois, le reconnaissant très capable et très expérimenté à l'effet de remplir ces fonctions nominations, actes consulaires, faction des rôles charges et décharges concernant les nuances (mutations) arrivées ou à arriver dans la communauté. Il aura une clef des archives, touchera des émoluments accordés à la charge (minutes GAZES - Septembre 1786)
Pour nous fixer sur les impôts que payaient avant la Révolution les habitants de FLORESSAS, nous n'avons que le cadastre de 1678.
La taille s'élevait à la somme de 812 livres 12 sols, payable par quart comme suit :
Etaient exempts de la taille :
La dîme prélevée dans le taillable de FLORESSAS vers 1680 s'élevait à 450 livres.
Vers 1750, elle s'éleva a la somme de 2 500 livres.
La population de FLORESSAS est essentiellement agricole.
Le vin, les céréales, les prunes sont les récoltes dont la population tire sa substance et ses revenues. On y fait également l'élevage des moutons.
En 1670 on estime la population aux alentours de 1000 habitants (161 feux soit entre 6 et 7 personnes par foyer, entre les grands parents, parents, oncles tantes et enfants)
"En 1670 la paroisse comptait 161 feux, aujourd'hui (en 1914 - NDLR) elle en compte à peine 80.
En 1670, il y avait à Floressas de petites industries : la poterie, le tissage, le cardage.
Floressas devait même être un centre d'affaires, étant donné les nombreux marchands que l'on trouve à cette époque.
Il y avait deux chirurgiens : Jean LOUSSERT et Abraham DAVID
Tous les corps de métier étaient représentés : laboureur, vigneron, meunier, maçon, cordonnier, menuisier, serrurier, maréchal, boulanger,
hôtelier.... et travailleurs de terre (journalier).
Que les temps sont changés !".
Abbé Relhié : Monographie de Floressas
En 1752, d'après le pouillé du diocèse, elle est de 800 habitants.
Il y eut dans le temps, l'industrie de la poterie. Dans les anciens registres paroissiaux, on trouve très souvent la mention "potier" à côté du nom de famille. Les habitants du Rey surtout exerçaient cette industrie. Mais à l'heure actuelle, on ne trouve pas trace des anciens fours.
Il y avait à FLORESSAS quatre foires par an et un marché tous les mardis. Ces foires et marchés furent créés par le roi LOUIS XIV en 1704 à la demande du Marquis de FLORESSAS.
Au XVIII siècle, on trouve à FLORESSAS un tapissier, un chapelier.
Années | Naissances | Décès | Mariages |
1752 | 17 | 23 | 4 |
1753 | 22 | 26 | 10 |
1754 | 29 | 27 | 8 |
1755 | 23 | 13 | 5 |
1756 | 27 | 17 | 6 |
TOTAL | 118 | 106 | 33 |
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